REVUE D'ACTUALITE DES DROITS
FONDAMENTAUX DE L'ALYDE
EDITION N°14
Sous la direction scientifique de Gaëlle Marti (Professeure de droit public, Directrice du Centre d'Études européennes, Responsable du master droit européen des droits de l’Homme de l’université Lyon 3) et Loïc Robert (Maitre de conférences de droit public, directeur adjoint du Centre d'Études européennes, Responsable du master droit européen des droits de l’Homme de l’université Lyon 3).
Avec la participation de : Joseph Vnuk, Anastacia Otrochevskii, Garance Guigue, Rachel Delamare, Océane Rebichon, Clara Torchet-Dit-Renard, Louise Le Berre, Tessa Hamani, et Juliette Richard.
Nous retrouvons aujourd'hui nos lecteurs et nos lectrices à l'occasion de la publication de la quatorzième édition de la Revue d’Actualité des Droits Fondamentaux de l’ALYDE, entièrement rédigée par les étudiantes et étudiants ainsi que la direction du master Droit européen des droits de l’Homme de l’Université Lyon III, réunis au sein de l’ALYDE et en partenariat avec la clinique juridique de la Faculté de Droit et la Commission Droits de l’Homme du Barreau de Lyon.
Cette revue bimestrielle paraît sur le site de l’ALYDE avec pour vocation d’éclairer les praticiens du droit sur l’actualité jurisprudentielle des droits et libertés fondamentaux tant à l’échelle européenne que nationale.
La présente Revue couvre la période de janvier à février 2024.
Sont abordés trois arrêts de la Cour européenne des droits de l’Homme. Le premier s’attache à renforcer la protection de la liberté d’expression dans le cadre de la dénonciation des violences sexuelles. Le deuxième constate la violation de la Convention en raison de l’encerclement de manifestants par les forces de l’ordre. Le dernier estime que l’application immédiate de l’abrogation par décision QPC du 5 août 2011 du droit au prélèvement de l’article 2 de la loi du 14 juillet 1819 n’a pas pour effet de porter atteinte au droit au respect des biens, ni au droit à un procès équitable.
La Cour de justice de l’Union européenne, quant à elle, a tout d’abord précisé que les femmes représentaient un groupe social afin de bénéficier de la protection internationale en cas de persécution fondée sur le sexe. De plus, elle a déclaré incompatible au droit de l’Union la conservation générale et indifférenciée, jusqu’à leur décès, des données biométriques et génétiques des personnes condamnées pénalement pour une infraction volontaire. Finalement, elle a estimé que l’atteinte de la majorité, par MNA réfugié était inconséquent sur son droit au regroupement familial.
En droit interne, le Conseil constitutionnel a déclaré conformes les dispositions relatives au droit à un congé annuel payé en cas d’arrêt de maladie du salarié.
De son côté, le Conseil d’Etat a confirmé l’incompétence de la juridiction administrative à permettre la sortie de ressortissants français de la Bande de Gaza.
Enfin, la Cour de cassation a estimé qu’une demande d’extradition était impossible à exécuter lorsque des ambiguïtés face à une éventuelle application de la peine de mort subsistent.
1. JURISPRUDENCE EUROPEENNE INTERESSANT LES DROITS FONDAMENTAUX
1.1. JURISPRUDENCE DE LA COUR EUROPEENNE DES DROITS DE L'HOMME
La Cour européenne des droits de l’Homme condamne la France en renforçant la protection de la liberté d’expression des victimes de violences sexuelles.
(CEDH, 18 janvier 2024, Allée contre France, n°20725/20)
La Cour européenne des droits de l’Homme condamne la France pour l’encerclement de manifestants par les forces de l’ordre
(CEDH, 8 février 2024, Auray et autres c. France, n°1162/22)
L’application immédiate de l’abrogation par décision QPC du 5 août 2011 du droit au prélèvement de l’article 2 de la loi du 14 juillet 1819 ne porte pas atteinte au droit au respect des biens, ni au droit à un procès équitable
(CEDH, 15 février 2024, Jarre c. France, Requête n°14157/18)
1.2. JURISPRUDENCE DE LA COUR DE JUSTICE DE L'UNION EUROPEENNE
La CJUE reconnaît que les femmes peuvent être considérées comme un groupe social et ainsi bénéficier de la protection internationale en cas de persécution fondée sur leur sexe
(CJUE, 16 janvier 2024, C-621/21)
La Cour de justice de l’Union européenne déclare contraire au droit de l’Union la conservation générale et indifférenciée, jusqu’à leur décès, des données biométriques et génétiques des personnes condamnées pénalement pour une infraction volontaire
(CJUE, 30 janvier 2024, C-118/22)
Droit au regroupement familial des MNA réfugiés : inconséquence de l’atteinte de la majorité lors de la procédure de regroupement familial sur l’exercice de ce droit